• Pourquoi notre modèle d'agriculture ne peut-elle pas envisager une autre porte de sortie que l'intensification et le sur-dimensionnement des exploitations ?

    ∗ Est-ce parce que la majorité des agriculteurs, pourtant mieux formés que par le passé, s'en remettent trop souvent aux politiques des autres [Coop, Centres de Gestion, Chambre d'Agriculture, syndicat majoritaire] qui mènent des projets pour leur structure plus que pour l'agriculteur.

    ∗ Est-ce que « grossir » signifie toujours pour beaucoup plus de rentabilité ?

    ∗ Est-ce que ça rassure d'être plus gros que son voisin ?

    ∗ Est-ce la démonstration que la profession ne peut imaginer un autre modèle que celui d'après les années 50 ?

    ∗ Est-ce que les fournisseurs de l'agriculture sont devenus plus puissants que le bon sens paysan ?

    Et pourtant, ce modèle détruit l'emploi, asservi le paysan surtout dans les exploitations d'élevage.

    L'entreprise agricole visiblement ne fonctionne pas comme les autres secteurs. Elle investit dans les secteurs en perte de rentabilité :

    ⇒ Ceux qui engraissaient 50 taurillons construisent des bâtiments pour 200 ou 400, sans plus de réussite, certains les laissent déjà inoccupés faute de rentabilité.

    ⇒ Ceux qui trayaient 100 vaches construisent des bâtiments pour 200 et rêvent d'en avoir 1000…

    Moins ça rapporte, plus l'agriculteur réinvesti et développe le secteur en difficulté.

    Il faut vraiment être courageux ou alors vouloir faire plaisir à sa laiterie !

    Combien de temps pourrons-nous dans cette situation entasser des vaches, des cochons, des poulets dans des bâtiments clos et vendre au consommateur l'image d'une agriculture différente et produisant de la qualité ; seule façon de se démarquer dans le marché mondialisé.

    Ce modèle, porté par une grande partie de l'agriculture, aveugle et même conduit bon nombre de paysans dans le mur.

    Acculés dans des systèmes où l'autonomie a disparu, il ne reste plus guère que la prière pour s'en sortir entre la baisse des prix et l'augmentation des charges.

    Et pourtant des solutions existent.

    L'exemple récent du lycée agricole de Pixerécourt (Malzéville 54) : sur son exploitation laitière, le retour à l'herbe, la baisse des concentrés, malgré une réduction de production des vaches, génèrent 35000 € de revenus supplémentaires.

    Merci à ces structures qui ouvrent de nouveaux possibles auprès des jeunes.

    Il est temps que la jeunesse trace une autre voix, mais auront-ils la force de résister aux sirènes qui n'ont pas fini de chanter…….


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    Combien d'argent utilisé depuis 6 ans pour parler de la réduction de la chimie en agriculture ?

    On en a tellement parlé que l'on aurait fini par s'en persuader !

    Dommage, le rapport 2013 fait apparaître une augmentation de 5% des produits chimiques sur la période 2009 - 2013...

    Espérons que les nouvelles recommandations du rapport du député Dominique Potier ne seront pas réduites à néant par nos représentants agricoles, bons petits VRP de l'industrie chimique ¿

     


  • Incompris

    La proposition de "capturer" le loup sur la commune a provoqué de vives réactions dans le camp des écologistes.

    Comme le loup, les extrémistes sont sortis du bois, chacun à sa manière : insultes, lettres piégées, menaces de toutes sortes...

    Expérience forte enrichissante en terme de communication !

    Ceux qui ont eu le courage de se présenter et de dialoguer ont pu comprendre qu'avec le retour du loup dans nos territoires, ce sont les élevages de moutons qui vont être menacés. En effet, les derniers bergers, ceux  qui portent haut l’intérêt du pâturage et du maintien des prairies permanentes, riches en biodiversité, risquent fort de mettre la charrue dans leurs terres si les élevages sont attaqués régulièrement.

    C'est bien sur un aspect que certains écologistes obtus n'ont pas compris. Alors évidemment, je ne peux me réjouir du retour massif des loups, si celui-ci s'accompagne de la disparition des prairies, de l'arrachage des dernières haies et de l'épandage de plus de chimie sur ces terres reconverties à la céréale !

    Existe-t-il une solution intermédiaire entre :

    - des loups dans un territoire totalement dévolu aux céréales par la chimie, et destructeur d'emplois

    - ou l'absence de loup et des brebis paisibles sur des prairies ancestrales, conduites par de nombreux éleveurs ?

    Si une solution existe, ce n'est qu'à travers le dialogue et l'échange constructif que nous la trouverons.


  • Dans la filière laitière, les contrats ne sont pas respectés.

    Il fallait être naïf pour croire le contraire. Dans une conjoncture favorable sur les marchés, les industriels ne jouent pas le jeu !

    Nous, producteurs de lait, trayeurs de vaches au quotidien, nous l'avons compris bien avant nos porte paroles...

    Ceux qui nous ont condamnés lors de la grève du lait s'agitent face à cette situation. Nous leurs avons dit lors de nos actions d'épandage : il fallait donner faim de notre lait aux entreprises ; leur démontrer le rapport de force que nous pouvions mettre en place.

    Nous ne vivons pas chez les bisounours. Il fallait être inconscient pour signer des contrats sans engagement ferme sur le prix.

    Arrêtons de penser que les solutions viendront des autres.

    Il est facile de dire aujourd'hui que l'État a voulu ces contrats.

    Je n'ai pas entendu la majorité de la filière laitière s'y opposer, bien au contraire !

    En ce temps de Noël, j'ai envie d'espérer que ceux qui parlent pour nous arrêtent de croire tout et n'importe quoi ; et qu'ils prêtent une oreille plus attentive au bon sens et à la clairvoyance de tous les producteurs de lait, enfin ceux qui restent encore aujourd'hui.